Page:La Bruyère - Les Caractères, Michallet, 1688.djvu/108

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans la laine qu’ils leur ont donnée à préparer, afin, disent-ils, que leur étoffe se tache moins[1].




De l’Impudent
Ou de celui qui ne rougit de rien.



L’Impudence est facile à définir ; il suffit de dire que c’est une profession ouverte d’une plaisanterie outrée, comme de ce qu’il y a de plus honteux et de plus contraire à la bienséance. Celui-là, par exemple, est impudent, qui voyant venir vers lui une femme de condition, feint dans ce moment quelque besoin pour avoir occasion de se montrer à elle d’une manière déshonnête ; qui se plaît à battre des mains au théâtre lorsque tout le monde se tait, ou à siffler les acteurs que

  1. C’était aussi parce que cet apprêt avec de la craie comme le pire de tous, et qui rendait les étoffes dures et grossières, était celui qui coûtait le moins.