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ou si l’on ne se sent pas la force d’aller si loin, se résoudre de vivre comme l’on veut mourir.

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(I) Toute plaisanterie dans un homme mourant est hors de sa place : si elle roule sur de certains chapitres, elle est funeste. C’est une extrême misère que de donner à ses dépens à ceux que l’on laisse le plaisir d’un bon mot.

(VI) Dans quelque prévention où l’on puisse être sur ce qui doit suivre la mort, c’est une chose bien sérieuse que de mourir : ce n’est point alors le badinage qui sied bien, mais la constance.

9 (I)

Il y a eu de tout temps de ces gens d’un bel esprit et d’une agréable littérature, esclaves des grands, dont ils ont épousé le libertinage et porté le joug toute leur vie, contre leurs propres lumières et contre leur conscience. Ces hommes n’ont jamais vécu que pour d’autres hommes, et ils semblent les avoir regardés comme leur dernière fin. Ils ont eu honte de se sauver à leurs yeux, de paraître tels qu’ils étaient peut-être dans le cœur, et ils se sont perdus par déférence ou par faiblesse. Y a-t-il donc sur la terre des grands assez grands, et des puissants assez puissants, pour mériter de nous que nous croyions et que nous vivions à leur gré, selon leur goût et leurs caprices, et que nous poussions la complaisance plus loin, en mourant non de la manière qui est la plus sûre pour nous, mais de celle qui leur plaît davantage ?

I0 (I)

J’exigerais de ceux qui vont contre le train commun et les grandes règles qu’il sussent plus que les autres, qu’ils eussent des raisons claires, et de ces arguments qui emportent conviction.

II (I)

Je voudrais voir un homme sobre, modéré, chaste, équitable, prononcer qu’il n’y a point de Dieu : il parlerait du moins sans intérêt ; mais cet homme ne se trouve point.

I2 (I)

J’aurais une extrême curiosité de voir celui qui serait persuadé que Dieu n’est point : il me dirait du moins la raison invincible qui a su le convaincre.

I3 (I)

L’impossibilité où je suis de prouver que Dieu n’est pas me découvre son existence.

I4 (IV)

Dieu condamne et punit ceux qui l’offensent, seul juge en sa propre cause : ce qui répugne, s’il n’est lui-même la justice et la vérité, c’est-à-dire s’il n’est Dieu.

I5 (I)

Je sens qu’il y a un Dieu, et je ne sens pas qu’il n’y en