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de l’Eglise. Que n’est-il point ? Nommez, Messieurs, une vertu qui ne soit pas la sienne.

Toucherai-je aussi votre dernier choix, si digne de vous ? Quelles choses vous furent dites dans la place où je me trouve ! Je m’en souviens ; et après ce que vous avez entendu, comment osé-je parler ? comment daignez-vous m’entendre ? Avouons-le, on sent la force et l’ascendant de ce rare esprit, soit qu’il prêche de génie et sans préparation, soit qu’il prononce un discours étudié et oratoire, soit qu’il explique ses pensées dans la conversation : toujours maître de l’oreille et du cœur de ceux qui l’écoutent, il ne leur permet pas d’envier ni tant d’élévation, ni tant de facilité, de délicatesse, de politesse. On est assez heureux de l’entendre, de sentir ce qu’il dit, et comme il le dit ; on doit être content de soi, si l’on emporte ses réflexions et si l’on en profite. Quelle grande acquisition avez-vous faite en cet homme illustre ! A qui m’associez-vous !

Je voudrais, Messieurs, moins pressé par le temps et par les bienséances qui mettent des bornes à ce discours, pouvoir louer chacun de ceux qui composent cette Académie par des endroits encore plus marqués et par de plus vives expressions. Toutes les sortes de talents que l’on voit répandus parmi les hommes se trouvent partagés entre vous. Veut-