enfin à très vil prix ceux qui cherchent à être trompés.
70 (IV)
Que penser de la magie et du sortilège ? La théorie en est obscure, les principes vagues, incertains, et qui approchent du visionnaire ; mais il y a des faits embarrassants, affirmés par des hommes graves qui les ont vus, ou qui les ont appris de personnes qui leur ressemblent : les admettre tous ou les nier tous paraît un égal inconvénient ; et j’ose dire qu’en cela, comme dans toutes les choses extraordinaires et qui sortent des communes règles, il y a un parti à trouver entre les âmes crédules et les esprits forts.
7I (I) L’on ne peut guère charger l’enfance de la connaissance de trop de langues, et il me semble que l’on devrait mettre toute son application à l’en instruire ; elles sont utiles à toutes les conditions des hommes, et elles leur ouvrent également l’entrée ou à une profonde ou à une facile et agréable érudition. Si l’on remet cette étude si pénible à un âge un peu plus avancé, et qu’on appelle la jeunesse, ou l’on n’a pas la force de l’embrasser par choix, ou l’on n’a pas celle d’y persévérer ; et si l’on y persévère, c’est consumer à la recherche des langues le même temps qui est consacré à l’usage que l’on en doit faire ; c’est borner à la science des mots un âge qui veut déjà aller plus loin ; et qui demande des choses ; c’est au moins avoir perdu les premières