Page:La Bruyère - Œuvres complètes, édition 1872, tome 2.djvu/252

Cette page n’a pas encore été corrigée

pas de dire ici : « La loi pèche », ni : « Les hommes se trompent. »

6I (VIII)

J’entends dire de quelques particuliers ou de quelques compagnies : « Tel et tel corps se contestent l’un à l’autre la préséance ; le mortier et la pairie se disputent le pas. » Il me paraît que celui des deux qui évite de se rencontrer aux assemblées est celui qui cède, et qui sentant son faible, juge lui-même en faveur de son concurrent.

62 (IV) Typhon fournit un grand de chiens et de chevaux ; que ne lui fournit-il point ? Sa protection le rend audacieux ; il est impunément dans sa province tout ce qui lui plaît d’être, assassin, parjure ; il brûle ses voisins, et il n’a pas besoin d’asile. Il faut enfin que le Prince se mêle lui-même de sa punition.

63 (VI)

Ragoûts, liqueurs, entrées, entremets, tous mots qui devraient être barbares et inintelligibles en notre langue ; et s’il est vrai qu’ils ne devraient pas être d’usage en pleine paix, où ils ne servent qu’à entretenir le luxe et la gourmandise, comment peuvent-ils être entendus dans le temps de la guerre et d’une misère publique, à la vue de l’ennemi, à la veille d’un combat, pendant un siège ? Où est-il parlé de la table de Scipion ou de celle de Marius ? Ai-je