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6 (IV) Il coûte si peu aux grands à ne donner que des paroles, et leur condition les dispense si fort de tenir les belles promesses qu’ils vous ont faites, que c’est modestie à eux de ne promettre pas encore plus largement.

7 (IV)

« Il est vieux et usé, dit un grand ; il s’est crevé à me suivre : qu’en faire ? » Un autre, plus jeune, enlève ses espérances, et obtient le poste qu’on ne refuse à ce malheureux que parce qu’il l’a trop mérité.

8 (IV)

« Je ne sais, dites-vous avec un air froid et dédaigneux, Philante a du mérite, de l’esprit, de l’agrément, de l’exactitude sur son devoir, de la fidélité et de l’attachement pour son maître, et il en est médiocrement considéré ; il ne plaît pas, il n’est pas goûté. » — Expliquez-vous : est-ce Philanthe, ou le grand qu’il sert, que vous condamnez ?

9 (VI) Il est souvent plus utile de quitter les grands que de s’en plaindre.

I0 (I)

Qui peut dire pourquoi quelques-uns ont le gros lot, ou quelques autres la faveur des grands ?

II (IV)

Les grands sont si heureux, qu’ils n’essuient pas même, dans toute leur vie, l’inconvénient de regretter la perte de leurs meilleurs serviteurs, ou des personnes illustres dans leur genre, et dont