elle est le langage du mépris, et l’une des manières dont il se fait le mieux entendre ; elle attaque l’homme dans son dernier retranchement, qui est l’opinion qu’il a de soi-même ; elle veut le rendre ridicule à ses propres yeux ; et ainsi elle le convainc de la plus mauvaise disposition où l’on puisse être pour lui, et le rend irréconciliable. C’est une chose monstrueuse que le goût et la facilité qui est en nous de railler, d’improuver et de mépriser les autres ; et tout ensemble la colère que nous ressentons contre ceux qui nous raillent, nous improuvent et nous méprisent.
79 (VIII)
La santé et les richesses, ôtant aux hommes l’expérience du mal, leur inspirent la dureté pour leurs semblables ; et les gens déjà chargés de leur propre misère sont ceux qui entrent davantage par la compassion dans celle d’autrui.
80 (VII)
Il semble qu’aux âmes bien nées les fêtes, les spectacles, la symphonie rapprochent et font mieux sentir l’infortune de nos proches ou de nos amis.
8I (I)
Une grande âme est au-dessus de l’injure, de l’injustice, de la douleur, de la moquerie ; et elle serait invulnérable si elle ne souffrait par la compassion.
82 (IV)
Il y a une espèce de honte d’être heureux à la vue de certaines misères.