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bliothèque du Roi me fourniroient les moyens d’expliquer ou de corriger quelques passages que les notes de tant de savants commentateurs n’ont pas encore suffisamment éclaircis. Mais, excepté la confirmation de quelques corrections déjà proposées et la découverte de quelques scolies peu importantes, l’examen que j’en ai fait n’a servi qu’à m’apprendre qu’aucune de ces copies ne contient rien de plus que les quinze premiers chapitres de l’ouvrage, et qu’ils s’y trouvent avec toutes leurs difficultés et leurs lacunes.

J’ai observé que, dans les trois plus anciens de ces manuscrits, ces Caractères se trouvent immédiatement après un morceau inédit de Syrianus sur l’ouvrage d’Hermogène, De formis orationis. On sait que la seconde partie de cet ouvrage traite de la manière dont on doit peindre les mœurs et les caractères, et qu’elle contient beaucoup d’exemples tirés des meilleurs auteurs de l’antiquité, mais qui ne sont ordinairement que des fragments très-courts et sans liaison. À la fin du commentaire assez obscur dont je viens de parler, et que le savant et célèbre conservateur des manuscrits grecs de la Bibliothèque Royale, M. La Porte du Theil, a eu la bonté d’examiner avec moi, l’auteur paroît annoncer qu’il va donner des exemples plus étendus que ceux d’Hermogène, en publiant ; à la suite de ce morceau les Caractères entiers qui sont venus à sa connoissance.