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papiers de M. Sicbenkees, qui avoit tiré cette copie plus complète du même manuscrit où l’on avoit trouvé deux derniers chapitres, mais qui malheureusement ne contient pas les quinze premiers.

En 1799 (an Vii), M. Coray donna une édition grecque et Françoise de l’ouvrage entier, qu’il éclaircit par une traduction nouvelle, et par des notes aussi intéressantes pour la critique du texte que pour la connoissance des mœurs de l’antiquité. Ce savant helléniste, presque compatriote du philosophe qu’il interprète, a même expliqué quelquefois très-heureusement, par des usages de la Grèce moderne, des particularités de ceux de la Grèce ancienne. En dernier lieu, M. Schneider, l’un des plus savants philologues d’Allemagne, a publié une édition critique de ces Caractères, en les classant dans un nouvel ordre, et en y faisant beaucoup de corrections. Son travail jette une lumière nouvelle sur plusieurs passages obscurs de l’ancien texte et des additions, que cet éditeur défend contre les doutes qu’on avoit élevés sur leur authenticité. Il prouve par plusieurs circonstances, auxquelles on n’avoit pas fait attention avant lui, et par l’existence même d’une copie plus complète que les autres, que nous ne possédons que des extraits de cet ouvrage. Je traiterai avec plus de détails de celle hypothèse très-probable dans la note 1 du chapitre XVI.