Page:La Bruyère - Œuvres complètes, édition 1872, tome 1.djvu/487

Cette page n’a pas encore été corrigée



88 (I)


Si l’on ne se précautionne à la cour contre les pièges que l’on y tend sans cesse pour faire tomber dans le ridicule, l’on est étonné, avec tout son esprit, de se trouver la dupe de plus sots que soi.


89 (I)


Il y a quelques rencontres dans la vie où la vérité et la simplicité sont le meilleur manège du monde.


90 (VI)


Etes-vous en faveur, tout manège est bon, vous ne faites point de fautes, tous les chemins vous mènent au terme : autrement, tout est faute, rien n’est utile, il n’y a point de sentier qui ne vous égare.


9I (I)


Un homme qui a vécu dans l’intrigue un certain temps ne peut plus s’en passer : toute autre vie pour lui est languissante.


92 (I)


Il faut avoir de l’esprit pour être homme de cabale : l’on peut cependant en avoir à un certain point, que l’on est au-dessus de l’intrigue et de la cabale, et que l’on ne saurait s’y assujettir ; l’on va alors à une grande fortune ou à une haute réputation par d’autres chemins.