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autre avis ; en est-il entièrement déchu, les machines qui l’avaient guindé si haut par l’applaudissement et les éloges sont encore toutes dressées pour le faire tomber dans le dernier mépris : je veux dire qu’il n’y en a point qui le dédaignent mieux, qui le blâment plus aigrement, et qui en disent plus de mal, que ceux qui s’étaient comme dévoués à la fureur d’en dire du bien.


33 (VII)


Je crois pouvoir dire d’un poste éminent et délicat qu’on y monte plus aisément qu’on ne s’y conserve.


34 (VII)


L’on voit des hommes tomber d’une haute fortune par les mêmes défauts qui les y avaient fait monter.


35 (VIII)


Il y a dans les cours deux manières de ce que l’on appelle congédier son monde ou se défaire des gens : se fâcher contre eux, ou faire si bien qu’ils se fâchent contre vous et s’en dégoûtent.


36 (IV)


L’on dit à la cour du bien de quelqu’un pour deux raisons : la première, afin qu’il apprenne que nous disons du bien de lui ; la seconde, afin qu’il en dise de nous.


37 (I)


Il est aussi dangereux à la cour de faire les avances, qu’il est embarrassant de ne les point faire.


38 (I)


Il y a des gens à qui ne connaître point le nom et le visage d’un homme est un titre pour en rire et le mépriser. Ils demandent qui est cet