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Il y a des tempéraments qui ne sont susceptibles que de la politesse ; et il y en a d’autres qui ne servent qu’aux grands talents, ou à une vertu solide. Il est vrai que les manières polies donnent cours au mérite, et le rendent agréable ; et qu’il faut avoir de bien éminentes qualités pour se soutenir sans la politesse.

(I) Il me semble que l’esprit de politesse est une certaine attention à faire que par nos paroles et par nos manières les autres soient contents de nous et d’eux-mêmes.


33 (I)


C’est une faute contre la politesse que de louer immodérément, en présence de ceux que vous faites chanter ou toucher un instrument, quelque autre personne qui a ces mêmes talents ; comme devant ceux qui vous lisent leurs vers, un autre poète.


34 (IV)


Dans les repas ou les fêtes que l’on donne aux autres, dans les présents qu’on leur fait, et dans tous les plaisirs qu’on leur procure, il y a faire bien, et faire selon leur goût : le dernier est préférable.


35 (I)


Il y aurait une espèce de férocité à rejeter indifféremment toute sorte de louanges : l’on doit ê