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Un caractère bien fade est celui de n’en avoir aucun.


2 (I)


C’est le rôle d’un sot d’être importun : un homme habile sent s’il convient ou s’il ennuie ; il sait disparaître le moment qui précède celui où il serait de trop quelque part.


3 (I)


L’on marche sur les mauvais plaisants, et il pleut par tout pays de cette sorte d’insectes. Un bon plaisant est une pièce rare ; à un homme qui est né tel, il est encore fort délicat d’en soutenir longtemps le personnage ; il n’est pas ordinaire que celui qui fait rire se fasse estimer.


4 (I)


Il a beaucoup d’esprits obscènes, encore plus de médisants ou de satiriques, peu de délicats. Pour badiner avec grâce, et rencontrer heureusement sur les plus petits sujets, il faut trop de manières, trop de politesse, et même trop de fécondité : c’est créer que de railler ainsi, et faire quelque chose de rien.


5 (IV)


Si l’on faisait une sérieuse attention à tout ce qui se dit de froid, de vain de puéril dans les entretiens