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28 (I)


Il n’y a qu’un premier dépit en amour, comme la première faute dans l’amitié, dont on puisse faire un bon usage.


29 (IV)


Il semble que, s’il y a un soupçon injuste, bizarre et sans fondement, qu’on ait une fois appelé jalousie, cette autre jalousie qui est un sentiment juste, naturel, fondé en raison et sur l’expérience, mériterait un autre nom.

Le tempérament a beaucoup de part à la jalousie, et elle ne suppose pas toujours une grande passion. C’est cependant un paradoxe qu’un violent amour sans délicatesse.

Il arrive souvent que l’on souffre tout seul de la délicatesse. L’on souffre de la jalousie, et l’on fait souffrir les autres.

Celles qui ne nous ménagent sur rien, et ne nous épargnent nulles occasion de jalousie, ne mériteraient de nous aucune jalousie, si l’on se réglait plus par leurs sentiments et leur conduite que par son cœur.


30 (IV)


Les froideurs et les relâchements dans l’amitié