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les honteuses suites d’un engagement où il n’est pas propre ?


I9 (IV)


Il ne faut regarder dans ses amis que la seule vertu qui nous attache à eux, sans aucun examen de leur bonne ou de leur mauvaise fortune ; et quand on se sent capable de les suivre dans leur disgrâce, il faut les cultiver hardiment et avec confiance jusque dans leur plus grande prospérité.


20 (IV)


S’il est ordinaire d’être vivement touché des choses rares, pourquoi le sommes-nous si peu de la vertu ?


2I (IV)


S’il est heureux d’avoir de la naissance, il ne l’est pas moins d’être tel qu’on ne s’informe plus si vous en avez.


22 (V)


Il apparaît de temps en temps sur la surface de la terre des hommes rares, exquis, qui brillent par leur vertu, et dont les qualités éminentes jettent un éclat prodigieux. Semblables à ces étoiles extraordinaires dont on ignore les causes, et dont on sait encore moins ce qu’elles deviennent après avoir disparu, ils n’ont ni aïeuls, ni descendants : ils composent seuls toute leur race.


23 (IV)


Le bon esprit nous découvre notre devoir, notre engagement à le faire, et s’il y a du péril, avec péril : il inspire le courage, ou il y supplée.


24 (I)


Quand on excelle dans son art, et qu’on lui donne toute la perfection dont il est capable, l’on en sort en quelque manière, et l’on s’égale à ce