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Sicile, des dés qu’ils font faire d’os de chèvre, des fioles pour des parfums, des cannes torses que l’on fait à Sparte, et des tapis de Perse à personnages. Ils ont chez eux jusques à un jeu de paume, et une arène propre à s’exercer à la lutte ; et s’ils se promènent par la ville et qu’ils rencontrent en leur chemin des philosophes, des sophistes, des escrimeurs ou des musiciens, ils leur offrent leur maison pour s’y exercer chacun dans son art indifféremment : ils se trouvent présents à ces exercices ; et se mêlant avec ceux qui viennent là pour regarder : « À qui croyez-vous qu’appartienne une si belle maison et cette arène si commode ? Vous voyez, ajoutent-ils en leur montrant quelque homme puissant de la ville, celui qui en est le maître et qui en peut disposer. »