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heureuse ; je suis toujours tout à votre service ; je vous ai les plus grandes obligations… & ma reconnaissance…

M. Jullefort.

Vous avez un teint de rubis… la femme, les enfans, le commerce ; comment tout cela va-t-il ?

M. du Saphir.

Le bijou ne va pas mal, si l’on était payé… & vous, Monsieur, à propos, pas encore marié ? J’attends après vous ; car j’espere bien que ce ne sera pas un autre que moi qui aura honneur de vous servir… J’ai toujours en réserve ces belles girandoles que vous m’aviez demandées pour cette veuve.

M. Jullefort, se retournant, alarmé.

Paix donc ! paix ! parlez doucement.

M. du Saphir.

Pourquoi donc ?

M. Jullefort.

De la discrétion, Monsieur du Saphir ! Je ne veux pas que l’on sache ici que j’ai manqué ce mariage… mais connaissez-vous bien cette maison ?

M. du Saphir.

Si je la connais ! c’est mon pere en personne qui a eu l’honneur de percer les oreilles à feue Madame Delomer le jour de ses fiançailles. Nous avons toujours eu depuis la pratique de sa maison. Je connais cette maison-ci comme la mienne ; j’y suis très-bien accueilli. Demandez à M. Delomer ce que nous sommes.