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moins seront à-peu-près égales. Que cet argent qui fait tout me paroit vil, lorsque les sentimens du cœur si chers, si précieux, sont sans valeur. J’ai entendu M. Jullefort.

Dominique fils, avec inquiétude.

Sa fortune va vous dédommager de celle que vous perdez…

Mademoiselle Delomer.

Vous vous trompez (En souriant.) il a pris la fuite en aprenant notre désastre.

Dominique fils, avec joie.

Il est heureux pour moi que cet homme n’ait jamais eu un cœur ni des yeux… je n’ai plus ce rival…

Mademoiselle Delomer.

Apprenez que vous n’en avez jamais eu… que vous n’en aurez jamais, que vous ne pouvez en avoir… Dominique, vous méritez cet aveu ; qu’il vous enhardisse à bien servir mon pere.

Dominique fils, lui baisant la main.

Que dira la faible voix de la reconnoissance, lorsque mon cœur palpite, & d’amour, & de surprise, & de joie… adieu, je cours… je vais… comment pourrai-je assez vous mériter ?

(Ils se séparent en se regardant avec tendresse.)
Fin du second Acte.