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quit de ces créances : il faut emprunter & user de mon crédit. On m’offrait dernierement encore des fonds assez considérables ; en attendant que cette opération se réalise, allez toujours escompter les effets que je vais vous donner. Il nous faut profiter des momens où l’on ne sait rien encore. Nous paierons ces deux jours-ci, mais pas plus… Vous m’entendez bien ?

Dominique fils.

Ah ! Monsieur, quelle affreuse extrémité !

M. Delomer.

J’y suis réduit ; je suis l’exemple que l’on me donne ; c’est un malheur que l’on me force à rejetter sur d’autres ; je ferai perdre, parce que je perds.

Dominique fils.

Vos pourriez vous résoudre à… (Retenue expressive.)

M. Delomer.

Autrement je suis ruiné ; il n’y a pas d’autre parti. Irai-je supporter seul tout ce fardeau pour en être opprimé ?

Dominique fils.

Me permettez-vous de parler comme je pense ?

M. Delomer.

Il le faut ; ces momens sont trop de conséquence pour me rien déguiser.

Dominique fils.

Vous ne vous en offenserez pas, Monsieur : mais il n’y a que l’infortune qui puisse vous ins-