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M. Delomer.

Il m’aurait causé un grand chagrin en me quittant : je vous proteste que cela aurait altéré le plaisir que je vais goûter, en établissant ma fille.

Dominique pere.

Ah ! vous mariez Mademoiselle ? Bon, bon : bien fait… bien fait.

(Dominique fils paroît tout-à-coup surpris & agité.)

M. Delomer.

Oui, je la marie : vous pouvez tous deux en faire part à qui bon vous semblera ; je vous le déclare, c’est une affaire décidée, je l’accorde à Monsieur Jullefort : c’est un parti sortable.

Dominique pere.

L’aimable enfant ! Je l’ai vu haute comme cela ; & toute petite elle me faisait toujours trois ou quatre jolies révérences quand j’entrais, quoique j’eusse mon bonnet de laine au moins !

M. Delomer, à Dominique fils.

Dominique, j’attendrai de votre amitié un grand nombre de petits services : car on ne finit pas avec tous ces arrangemens de noces. Je n’ai jamais marié de fille, cela va faire de l’embarras, il faudra veiller à bien des choses ; je veux que vous représentiez comme un parent & que vous en fassiez l’office.