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Scène II.

M. JULLEFORT, seul

On m’avait bien informé de tout ce qu’il m’a dit là ; mais il est toujours bon de questionner ; le plus petit sait souvent les choses qu’on croit le mieux cachées, & ce ne sont pas toujours les gens de la maison qui en connaissent le véritable intérieur. Le témoignage de ce Bijoutier m’a fait plaisir. Il est fort agréable d’entendre prôner le bien qui doit nous être propre… qu’un contrat est une chose bien imaginée ! D’un trait de plume, là, sans rien débourser, on acquiert des maisons, des effets royaux, de l’argent, des meubles… Il est vrai qu’on a une femme ; mais on vit avec elle à son aise, on régle sa dépense ; on est maître, après tout, de la Communauté… nos ayeux n’étaient pas des sots… C’est un parti tel qu’il me convient… Quand le pere ne me donnerait que deux-cent mille francs comptant, puisque le reste est sûr, il n’est pas jeune, nous patienterons… il y a des jours cependant qu’il paraît encore bien verd !…