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Dominique pere.

Oui, mon ami, à moi. Ton saisissement, tes grands yeux ouverts, ton air exalté me causent plus de joie dans ce moment que les mines du Pérou n’en ont jamais fait éprouver à tous les Potentats du monde.

M. Delomer.

Sachez qu’il a là près de cent-mille livres.

Dominique pere.

Eh ! mais vraiment, c’est tout comme je vous l’ai dit.

Dominique fils, à M. Delomer.

Alors, Monsieur, allons, nous allons mettre de l’ordre à tout… (Vivement.) N’est-il pas vrai, mon pere ? Il ne faut point perdre de tems… Cette somme…

M. Delomer.

Dois-je le souffrir ? Non, non.

Dominique pere, à son fils.

J’attendais ce mouvement de ton ame, & tu ne m’as point trompé : oui, il faut réparer cette faillite malheureuse. Quel plus noble emploi peut-on faire de cette somme ?… Mes enfants, semez avec cet argent, semez sans crainte, & la moisson sera bénie du Ciel.

Mademoiselle Delomer, lui saute au cou.

Ah ! que je vous embrasse comme un pere.