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Heureux de se voir, de s’aimer,
Ce doux bonheur filait leur vie.
Mais l’hiver vient ; il faut quitter
Pour toujours sa brillante amie !

Le vent destructeur de l’automne
Déjà fait frémir le bosquet,
La verdure qui le couronne
Se flétrit, tombe, et disparaît
L’hiver approche, et les nuages
Déjà noircissent l’horizon,
Les fleurs voient jaunir leurs feuillages.
Tout ressent les effets de la triste saison !

Il vit s’évanouir la fraîcheur de la belle
Et son tendre incarnat et son parfum divin.
Que devint-il alors ? Ô fortune cruelle !
Hélas, ainsi le veut le sévère destin.
Contant sa peine à toute la nature,
Le rossignol déplore son malheur
Et court au fond des bois dépouillés de verdure
Cacher son amère douleur.

Le rossignol est ton image.
Et celle qui fait ton bonheur,
L’aimable reine du bocage
C’est la maîtresse de ton cœur !

Comme ces deux amants, dont j’ai chanté les peines
Votre amour fait votre félicité.
Loin de Paris, loin de ses pompes vaines,
Vous voyez fuir le temps avec sérénité.