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Il dit, et feint de renfermer la somme.
Dévoré de la soif du gain,
Chaque fils se promettait bien
D’avoir le trésor du bonhomme.

Conaxa voit déjà ses désirs prévenus.
Caresses, devoirs assidus,
Il n’est rien qu’on n’eût voulu lui faire
Pour réjouir et charmer le bon père.
Zélés, soumis, respectueux,
Ses fils rivalisaient tous deux.
C’était le plus content des vieillards de ce monde,
Tant leur hypocrisie était noire et profonde !
Enfin, la mort vient l’enlever
Aux soins de leur feinte tendresse.
Le père étant mort sans tester,
Loin de montrer de la tristesse,
Les fils, au coffre-fort coururent promptement,
(Car ce fut là leur première pensée !)
Mais quel est leur étonnement,
Quand au lieu de trouver la somme désirée,
Et de voir l’immense trésor
Que leur avait promis la mort,
Ils ne trouvent qu’une massue,
Plus une inscription en ces termes conçue ;
Cette arme est pour punir les pères imprudents,
Pour les guérir de la sottise
D’abandonner leur bien à leurs enfants.
Ah ! Victime de ma tendresse !
Si je l’ai fait, d’affreux malheurs