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dans la peine, à cause de moi, des personnes qui ont pour moi toutes sortes de bontés.

Ces appels trop répétés à la bourse fraternelle sont parfois assez sévèrement accueillis à Grenoble :


Impose-toi pour limites cent trente francs par mois au plus, y compris bien entendu les menues dépenses telles que le blanchissage, l’huile, les lettres, etc…

Je ne dis rien lorsque le compte de chaque mois ne va qu’à cent trente ou cent quarante francs, et c’est très raisonnable. Mais lorsqu’il va à cent francs de plus, j’ai raison d’y regarder…


À la suite de ces représentations, l’étudiant promet plus d’économie :


Je vais épargner autant que possible pour ne pas t’être à charge. Je ne prétends point te causer la moindre privation. Les sacrifices que ton amour fraternel fait pour moi ne doivent point t’être payés en te causant du désagrément. J’aimerais mieux aller finir ma vie dans le lieu obscur dont tu m’as tiré…

Si ma correspondance avec mes amis m’a fait beaucoup dépenser je vais restreindre désormais cette correspondance qui se bornera désormais à quatre ou cinq lettres par mois, sans les tiennes. Je prie M. Faujat de te donner quelques détails sur la manière dont j’ai dépensé les cinquante-deux francs que tu crois que j’ai jetés au vent. D’ailleurs si tu trouves que la pension soit trop chère, ainsi que la chambre, j’ai des condisciples du lycée, qui logent près du Panthéon à bien meilleur marché, d’autant plus que je pourrais m’entendre