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paires de bas, et justement les meilleurs, que les lingères ont trouvé à propos de couper en bas, de manière qu’il n’y a plus de pied. Voilà l’état où je suis, je ne te déguise rien.

Voici, naïvement décrite, une modeste fête du lycée :


La fête de M. le Censeur a été belle : À 8 heures, nous lui avons député les sergents-majors, un sergent, un caporal, et un élève. Ils lui ont fait un compliment en acrostiche et on lui a offert une pendule qui nous a coûté 10 louis, des huiliers, et deux salières en argent. Je pense que c’est assez. Ensuite nous avons été à la messe. En son honneur nous avons été à la promenade jusqu’à midi et demie. M. le Censeur, M. Lacroix et M. Jamet nous ont fait l’honneur de dîner avec nous. Nous avons été régalés 1o Un bouilli excellent ; 2o une sauce de pois ; 3o une sauce de je ne sais quoi qui était fort bon ; 4o un dessert de belles cerises ; 5o une pogne en confitures et au sucre.

Nous avons été ensuite à la promenade à la maison de campagne. Nous avons eu à goûter 1o du jambon ; 2o du saucisson ; 3o une tourte ; 4o une pogne comme celle du dîner ; 5o ensuite nous nous sommes bien amusés. Et pour tempérer notre joie, après avoir été grillés par le soleil, nous avons été accueillis en nous en allant par une pluie fine qui nous a tout mouillés comme des rats.


L’esprit du lycée, n’était pas à cette époque un esprit de soumission calme et respectueuse.


On avait mis hier au réfectoire une suscription dont les