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Je suis bonne pourtant ; écoutez-moi, Roxane ;
Si vous voulez rester dans la pourpre ottomane,
Courez, et sans retard, délivrez Bajazet,
Il est bon et d’ailleurs je suis son tendre objet,
Aisément j’obtiendrai que pour vous il s’apaise,
Et qu’à votre sultan sur le tout il se taise.

Roxane

Ah ! vous êtes ici mon ange protecteur,
Oui, je vais accomplir l’ordre de votre cœur.

Atalide

Ah ! sans doute à présent je suis délicieuse.
On a besoin de moi !… mais courez donc, causeuse !
Vite, dépêchez-vous… le temps presse, allez donc !…

(La sultane sort avec Acomat.)



Scène 8

Atalide (seule)

Comme je fais marcher cette grosse don-don !
Livrons-nous aux transports de mon âme ravie !
Le beau temps vient, dit-on, toujours après la pluie !
Après avoir si bien essuyé dans ce jour
Les coups de la fortune et les tourments d’amour,
Je touche presque au port ! quelle belle aventure !
Mon roman vient de prendre une fière tournure !
Abaissez votre orgueil, princesse Rosina,
Vous Mathilda, Laura, vous, belle Celina !
Que les amants futurs en lisant mon histoire,