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Que maris pleins de feu sous les glaces de l’âge,
Amoureux de leur femme après le mariage.
Auprès de leur moitié s’endormant tous les jours,
Et sans les faire taire, écoutant leurs discours.
Ah ! que c’est beau ! voilà comme tous devraient être ;
Mais à notre destin puisqu’il faut se soumettre,
Oublions un instant la triste vérité !
Que la fable succède à la réalité.
Je ne puis sans bailler étudier l’histoire ;
Sur le meurtre et le sang on y fonde la gloire :
On s’y tue, on s’écrase, on se bat… Fi ! l’horreur !…
Un roman au contraire, est plus selon mon cœur ;
Fardant la vérité l’auteur par son adresse
En me trompant, me plaît, me charme et m’intéresse
J’abhorre un grave écrit…Vive la fiction !
Jamais femme n’aima la méditation.
Trop souvent la raison nous fatigue et nous blesse,
L’ennui naquit un jour d’un excès de sagesse.
Je veux pour m’amuser achever ce récit,
C’est là que j’en étais… Voyons donc ce que fit
Conduit par le destin, guidé par Mélusine
L’amoureux et le beau prince de Cochinchine.


Elle lit

« Déjà le prince Titi ne voyait plus le balcon de son adorable princesse, il tira son mouchoir de sa poche, leva les yeux au ciel, soupira profondément et se moucha de la meilleure grâce du monde, bientôt il perdit de vue les hautes tours de la fameuse Londres ; il suivait tristement à pied le chemin qui mène directement à Trébizonde ; c’est là qu’il devait être assez heureux pour rencontrer l’effroyable géant Fie-