Page:La Boutetière - Le chevalier de Sapinaud et les chefs vendéens du Centre, 1869.djvu/43

Cette page n’a pas encore été corrigée

ses , plus propre à la défense qu’à l’attaque . Le 19 , il arrivait au-delà du bourg de Saint-Vincent, au pont de Gravereau sur lequel la route traverse la rivière du Petit-Lay.

Ce pont placé au fond d’une vallée large et pro fonde avait été coupé par les insurgés. Ils accou rurent pour en défendre le passage . Au dire d’un témoin oculaire , ils ont une centaine de fusils de munition , deux à trois cents fusils de chasse ; le reste est armé de fourches , d’épées et de bâtons. Comme signe de ralliement ils ont un chapelet passé autour du cou. Une douzaine d’individus gentilshommes ou paysans les conduisent . Ce sont MM . de Sapinaud , de Royrand et son neveu , de Beaurepaire et Rondeau son régisseur , Gautier , Lusson , Grizay , Aubain chirurgien , de Vaugi raud , Theronneau du Fougeray et Marin de la Borderie . Vers trois heures le pont allait finir d’être rétabli , les troupes se préparaient à le pas ser, une discussion entre le général et les com missaires civils arrêta le mouvement . Ces der niers prétendaient reconnaître dans le gros des insurgés arrivant par la grand’route sur la colline opposée , la garde nationale de Nantes . D’autant plus que la brise du soir apportant l’écho des cla meurs et des chants qui s’élevaient du sein de cette troupe, on croyait saisir les accents de la Marseillaise[1]. On suspendit les derniers tra

  1. Lorsque des masses adoptent ainsi un chant de guerre, il