tassés dans leur moncel comme dans une forteresse, sont beaucoup moins exposés aux coups et se fatiguent bien moins que les Bretons, les Anglais voyant leurs adversaires découragés, abattus, réduits de moitié, fondront sur eux tout à coup et les mettront en déroute.
—...«Amy Guillaume, qu’est-ce que vous pensez ?
Comme faux et mauvais courant vous en allez !
À vous et à vos hoirs vous sera reprouchiez.»-
Quand Guillaume l’entend, an ris en a jetté.
Il ne se contente pas de rire ce fuyard Guillaume, il répond :
Besoingnez, Beaumanoir, franc chevalier membrez 1,
Car bien besoingnerai, ce sont tous mes pensés,
Que le sanc tout vermeil en chaït sur le pré2,
et le précipite sur le terrible rempart des piques anglaises, pendant que lui-même frappe sur les Anglais à grands coups de lance. Ma nœuvre des plus téméraires, dans laquelle, si on l’eût tentée au commencement de la bataille contre des adversaires en possession de toutes leurs forces, cheval et cavalier auraient infailliblement péri, percés et transpercés. Contre des ennemis affaiblis par la fati gue d’une longue et terrible lutte, c’était encore un coup de folle bravoure, qui avait une chance sur cent de réussir.