Page:La Boétie - Discours de la servitude volontaire.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.

liberté aux prêches, mais à condition que les réformés se montrassent soucieux de la loi et rendissent les églises prises par eux. On discuta beaucoup encore. Les parlementaires se seraient montrés assez volontiers tolérants ; mais les membres du conseil privé n’étaient pas disposés à entrer dans cette voie, et, stimulés par les résistances catholiques, s’opposaient aux mesures trop libérales. Enfin, le 17 janvier, la Reine promulgua l’Édit de janvier, qui refusait l’autorisation d’élever des temples, mais suspendait les mesures pénales contre les novateurs et leur concédait la liberté des prêches et du culte, seulement de jour et hors des villes, à la condition de ne prêcher que « la pure parole de Dieu ».

Pour assurer désormais l’exécution du nouvel édit, il ne lui manquait plus que l’enregistrement des Parlements. Au lieu de le présenter au seul Parlement de Paris, comme c’était la coutume, le Chancelier présenta en même temps l’Édit de janvier à toutes les autres cours du royaume, qui s’empressèrent de l’accueillir, sauf le Parlement de Dijon qui s’y refusa. Plus sage le Parlement de Bordeaux l’enregistra sans retard, et dès la fin de janvier, l’édit y était publié officiellement, tandis que le Parlement de Paris résista jusqu’au 5 mars. Pen-