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nous ait pas conservé le texte dans sa pureté originelle, on se convaincra aisément qu’elles émanent d’un humaniste maître de sa pensée et de sa langue, habile à développer l’une comme à écrire l’autre. Dans l’argumentation et dans le style, on retrouve, quoique avec moins d’éclat, les procédés déjà employés dans la Servitude volontaire : énumérations destinées à convaincre ; raisons éloquentes dont l’exposé est souligné par la force de l’expression ; sobre emploi des figures qui éclaire la démonstration sans l’affaiblir. Ne sont-ce pas des traits de ressemblance avec le Contr’un, plus nerveux, sans doute, et plus généreux dans la forme que les Mémoires sur l’Édit de janvier, inspirés par le même amour de la liberté et de la justice, prêchant le respect de la tolérance avec une conviction plus contenue, mais non moins profonde ?

Évidemment, toutes ces analogies n’ont qu’une valeur relative : on les souhaiterait plus directes, plus probantes. Mais d’autres constatations viennent souligner ces traits, les accentuer. On constate encore, à la lecture, que ces pages sont d’un magistrat du sud-ouest, évidemment d’un conseiller au Parlement de Bordeaux. Il parle maintes fois de la Guyenne, de notre Guyenne, de ce qui s’y fait, de ce