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dîmes assignées pour la nourriture et entretien des pasteurs, c’est [cette] espèce de bien qu’on appelle le bien d’église, là où cela ne devrait n’être autre chose que les gages du prêcheur et administrateur des sacrements, et le loyer du journalier spirituel. À cela faut-il pourvoir surtout et ramener cela à sa première nature.

Soit donc ordonné que les dîmes des cures et les autres revenus des personnes ecclésiastiques qui ont charge seront toujours publiquement baillées à ferme au plus offrant ; en baillant bonne et suffisante caution ; et soit toujours la ferme faite à la condition d’en bailler au curé même seulement un quartier, au terme du quartier, et non aux autres parties, ni en autres lieux, ni aux autres personnes, mêmement aux villes où, à cause de l’affluence du peuple, la continuelle présence d’un bon et suffisant pasteur est plus requise. Là où il faudrait que le revenu qui est destiné pour son entretien fût mis par les fermiers entre les mains des consuls comme deniers publics, où ils seraient gardés sans être employés à aucun autre usage, à peine de sacrilège, sans rémission.

Il faudrait du temps pour remettre la chose, mais la longueur qu’on peut craindre ne doit garder d’entreprendre, mais donner cœur de commencer, plutôt, de s’y employer plus dili-