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et qu’on n’admette personne à demander en façon quelconque aucun bénéfice, ni le plaider. Car c’est à l’Église à demander son chef, et à l’évêque, avec le conseil des pasteurs qui sont sous lui, d’en pourvoir, non pas à aucun de s’ingérer ; de tant qu’il s’en déclare indigne par ce fait même qu’il le demande, qui est une espèce de simonie et ambition. Par ce moyen on abolirait toutes les résignations et autres tels fatras qui ne sont entrés dans l’Église que pour la ruiner de fond en comble. Ainsi le patronage des ecclésiastique s’en irait, et quant à celui des laïcs, on y pourrait aisément mettre tel ordre qu’on aviserait, de ne les intéresser trop, et néanmoins avoir plus de respect à la conservation de tout l’état ecclésiastique et au règlement de cet ordre tout corrompu.

Quant au dernier sacrement de l’extrême-onction, il n’en peut venir grand débat, de tant qu’on ne l’apporte à personne, si on ne va chercher les gens ecclésiastiques pour l’administrer.

Reste la sépulture, en laquelle on a accoutumé de montrer par les cérémonies extérieures, qu’on appelle deuil, la douleur intérieure, mettre les morts en certain lieu et faire commémoration d’eux et prières pour eux. Je m’assure que rien de tout cela n’eût scandalisé personne, si, ce qui était de soi bon, n’eût été tant couvert de