ESTIENNE DE LA BOÉTIE ,
a & qui font ancores auiourd’hui aussi fresches en la
memoire des liures & des hommes comme si c’eust
esté l’aultr’ hier, qui furent donnees en Grece pour le
bien des Grecs & pour l’exemple de tout le monde,
qu’est ce qu’on pense qui donna à si petit nombre
de gens, comme estoient les Grecs, non le pouuoir,
mais le cœur de soustenir la force de tant de nauires
que la mer mesme en estoit chargee; de defaire tant
de nations, qui estoient en si grand nombre que
l'escadron des Grecs n’eust pas fourni, s'il eust fallu,
des cappitaines aus armees des ennemis, sinon qu'il
semble qu’à ces glorieux iours là ce n’estoit pas tant
la bataille des Grecs contre les Perses, comme la
victoire de la liberté sur la domination, de la franchise
sur la conuoitise ?
C’est chose estrange d’ouïr parler de la vaillance que la liberté met dans le cœur de ceux qui la deffendent; mais ce qui se fait en tous païs, par tous les hommes, tous les iours, qu’vn homme mastine cent mille & les priue de leur liberté, qui le croiroit, s'il ne faisoit que
.1 A _ VARIANT-ES _ E I · 1. « & viuent encore auiour- là ». -— Reucille-Matin .· a que ces d‘huy aufïi frefches en la memoire glorieux iours là». _ des liures & des hommes, comme 18. Dans IeReueiIle-Mati1z,cepas- H c`euft efté l`autre hier qu‘elles sage est arrangé de la façon sui- furent donnees en Grece, pour le vante: « mais ce qui fe fait tous bien de Grece & pour l`exemple de les i_ours deuant nos yeux cn noitre tout le monde ». eMême leçon dans France ». le Reueille-Matimsaufla différence: rg. « qu’vn homme feul maftine « comme ü c`euIt efïé l`autr`hier, cent mille villes ». , qui furent donnees rx, p 21. « & f·il ne fe voyoit quîen . 5. « & queft ce, ». (R,—M.). pays eftranges ». q 10. « nleuft pas fourny feulement 2;. « feint & controuué ». . . de capitaines » (R.—M.). 25. « il n‘cft pas befoin de ften 12. « qu’en ces glorieux iogrs defendre ». ,_
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