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DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE 5 pour l’auancer en lieu où il pourra mal faire; mais 25 certes fy ne pourroit il faillir d’y auoir de la bonté, de ne craindre point ïmal de celui duquel on n’a receu que bien. ' ` " · ` ` ' · · 'Mais, ô bon·'Dieu! que peut eftre cela? comment _ dirons nous que cela Dappelle? quel malheur elt celuiî 30 1à?iquel vice, ou pluûoft quel malheureux vice? voir vn nombre iniini de perfonnes ·non pas obeir, mais feruir; non pas eftre gouuernes, mais` tirannifes; n’aiàns nibiens, ni parens, femmes ny enfans, ni leur vie `mefme qui foit àeux! fouffrir les pilleries, les` 35 paillardifes, les cruautes`, non pas d’vne armee, non` pas `d’vn ` camp `barbare contre lequel il"faudroit` defpendre fon fang & fa vie deuant, mais d’vn feulêî non pas d’vn Hercule ny d’vn Samfon, mais d’vn feul‘ hommeau, & le plus fouuent le plus lafche & femelin 40 de la nation; non pas accoultumé à lapoirdre des batailles, mais ancore à grand peine `au `fable`des` tournois; nonpas qui puilïe par force commander aux · hornmes, mais tout empefchë de feruir vileinentïà la moindre femmelette! Appellerons nous cela lafcheté? 45 dirons nous que ceux qui feruent foient coîiards & . recreus? Si deux, fi trois, ii quatre ne fe defendent _ r A vxnrnnras . 28.:(( comment pourrons- nous lafche & femenin de la nation. >> ——· dirc» (R.-M,). · · Reueille-Matin : « mais d’vn feul* èZg.`·«`quel` malheur eft ceûuy—là? hommeau, le plus lafchc & femclin ou quel vice >>. ` · de toute la nation ». · · g1.·« vn nombre infini non' pasf 44. « Appelons-nousv. obcir5>.' ` ' `_ _ _ ` 45. « ceux là qui ferucnt».— gz`. _« non pas eflrè gouuernees,_ Reueille-Matin: « qui feruent à vn mais-`tvrannifeesn (R.—M.).` ï fi lafche tyrann. ‘ - 4 .f ' ` _ gg. « ni parens ni enfans ». ` E ` 46. « Si deux, fi Lroisgû quatre ne·` .39. « & le plus fouuent du' plus fe defendent d’vn; cela`efl: eftrange,