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DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE 3


croire qu’il y ait rien de public en ce gouuernement, où tout est à vn. Mais ceste question est reseruee pour vn autre temps, & demanderoit bien son traité à part, ou plustost ameneroit quand & soy toutes les disputes politiques.

Pour ce coup, ie ne voudrois sinon entendre comm’ il se peut faire que tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations endurent quelque fois vn tyran seul, qui n’a puissance que celle qu’ils lui donnent; qui n’a pouuoir de leur nuire, sinon tant qu’ils ont vouloir de l'endurer; qui ne sçauroit leur faire mal aucun, sinon lors qu’i1s aiment mieulx le souffrir que lui contredire. Grand’ chose certes, & toutesfois si commune qu’il s'en faut de tant plus douloir & moins s'esbahir voir vn million d’hommes seruir miserablement, aiant le col sous le ioug, non pas contrains par vne plus grande force, mais aucunement (ce semble) enchantes & charmes par le nom seul d’vn, duquel ils ne doiuent ni craindre la puissance, puis qu’il est seul, ny aimer les qualites, puis qu’il est en leur endroit inhumain & sauuage. La foiblesse d’entre nous hommes est telle, qu’il faut

vxmxsrss le long fragment publié dans le variantes, enindiquantleur source. second dialogue du Reueillc-Matin 38. « ce me semble »· (R.-M.). des François. Pour le raccorderà 42-.«Lafoible(i`ed’entren0usl1om- ce qui le précède, le texte de La mes est tellellfautfouuent quenous Boëtie y est arrangé de la sorte : obeifüons à la force, il est befoin de « A la verité dire, mon compagnon, temporiler, on ne peut pas touiiours c‘est vne chofe bien estrange de el`tre le plus fort >>. -— Le·Rc·ueille· voirvn milion de milions d`h0mmes Matin donne un texte incompré- feruir miferablementwv. Qu0iqu’elles hcnsible: « La nobleffe d’entre nous ne Soient pas en 'général fort im- hommesest telle, qu’elle fait fouuent portantes, nous en noterons les que nous obeiffons à la force ». .