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Fonds français, a été effectuée pour Henri de Mesmes, qui voulait réfuter le Contr’un, et auquel Montaigne dédia un des opuscules de son ami. Elle semblerait donc offrir de sérieuses présomptions d’exactitude. À l’examen, on se convainc aisément qu’elle a été faite par un copiste maladroit, qui a défiguré maintes fois l’opuscule qu’il avait à transcrire.

C’est cependant le texte de cette copie qui est devenu la base de la présente publication du Discours de la Servitude volontaire. Nous avons seulement mis en notes toutes les variantes qui se trouvent dans les Mémoires de l’Estat de France et aussi dans le Réveille-Matin des François. Souvent, elles éclairent la pensée de La Boétie, et quelques-unes d’entre elles ont une importance qui n’échappera pas au lecteur. On peut, de la sorte, en comparant les différences de rédaction, reconstituer plus aisément la forme primitive.

Toutes les fois que le texte de La Boétie nous a paru exiger un Commentaire, nous avons essayé de le donner dans des annotations publiées à la fin du volume. Il est juste de remarquer ici que ce travail nous a été beaucoup facilité par nos devanciers : M. Léon Feugère, dont l’édition des Œuvres de La Boétie nous a été d’un grand secours ; le Dr Payen, dont la collection est une source d’informations à laquelle les amis de Montaigne ne sauraient s’empêcher de puiser.

Nous avons essayé surtout de rapprocher La Boétie des écrivains qui furent ses compatriotes et ses concitoyens. Là encore, les excellents travaux précédemment publiés, sur Montaigne, sur Brantôme et sur Pierre de Brach notamment, nous ont singulièrement aidé dans cette tâche. Enfin, un index philologique dirige les recherches des curieux au milieu des divers opuscules de La Boétie.

Pour mieux faire comprendre l’œuvre, nous avons voulu