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404 APPENDICE son compagnon l’Historiographe, le prie de lui dire ce qu’il pense de la servitude volontaire, lui déclarant qu’il l’écoutera jusqu’au bout et aime mieux veiller toute la nuit qu’interrompre un entretien si intéressant. « _]’en suis content, reprend le Politique; aussi bien y a—t-il longtemps que j’en suis si gros, que je creve d’envie que j’ay d’enfanter ce .que je sens de c’est (sic) affaire. Mais je proteste bien que je n’en parleraypoint comme les Huguenots en parlent, ils sont trop doux et trop serviles : j’en parleray tout amplement en vray et naturel François, et comme un homme peut parler de choses sujettes à son jugement, voire au sens commun de tous les hommes; afin que tous nos Catholiques, nos patriotes et bons voisins et tout le reste des François, qu’on traite pire que les bestes, soyent esveillez à ceste foys pour recognoistre leurs misères et aviser trestous ensemblesde remédier à leurs malheurs. » Et alors, le Politique débite pour son propre compte sans en nommer l’auteur, un long fragment du CO1ZtY,1l1t, en l’agré· mentant de quelques allusions qui défigurent parfois la pensée de La Boétie, ou d’erreurs qui la rendent fort peu intelligible par instants. Nous avons déjà annoncé que nous `reproduirions seulement ici, à titrç de document curieux, la traduction latine de ce fragment.Le lecteur pourra se convaincre, en la parcourant, qu’elle n’est pas sans offrir un certain intérêt. La latinité en est pure et le traducteur a su faire passer dans ses périodes quelque chose de Pèloquence et de Pharmonie de la prose française. Nous donnons intégralement tout ce qui a été inséré du Coiitfmi dans le Ré·veille·Matin des François. Ces passages occupent les pages 182-IQ0 du second dialogue dans Pédition française et les pages 128-134 de l’édi· tion latine. _ « Perabsurdum hoc mihi sem_ber videri solet, d-um expendo ac circum- sjâicio mille homimim myriades miserè servientes, neque id vero iiwitos, aut a oi jzotentiore subactos facere, sed nescio quomoclo, unius dzmtaxat solo nomine tanquamprœstigiis fascimztos : cujus quidem 1iec potentiam debentpertimescere, cum solus homo sit : uec mores amare, cum erga eos sit inhumauus. Inferiores viribus homines sœjaissimè iis qui superiores saut, moremgerere coguntiw : timcfateor temf2o1'iservie1idzi1n esse, ueque enim semjzer potentiores esse licet. Itaque si natio aliqua bello devicta uni servire adigitur (ut alim triginta tyraimis Atheniensium civitas) non mimim est,si tam serviat: casus is lugendus est: imô vero lugeiwlum nou. est, sed miseria œquo est animo ferenzla, et sese quisque rebus servare debet secimdis. » Hoc iiostrœ iiaturœ iimatum est, ut comimniia amicitiœ ojîcia vita: nostrœ bonam partem possideaut. Ratio postulat, ut ametur mlrtus, erga benejcosgrato simus auimo, ac sœjzè de commodis uostris nomzihil detro- hamus, ut honori eorum qui nobis chart simt et merentur oonsulamus. Quamobrem si regiouis cujusdam incolœ virum aliquem insignem nacti; cujus eximiam in eis conseroandis prudentiam, magnamque in eis regendis et gubermmdis sollicitudinem experti jlerixzt: si, iuquam, deincejzs ei sponte, et ultra sese submittimt, adeoque ei coujîduut, ut pvimatum aliquem deferant (dubito quidem an jzrudenter jiet illum ex eo loco removere, ubi rem jwœclaré gerebat, in eumque promovere, ubi rem fortassis male administrabit) 'U6ï1l«f)1·pï0Clll dubio eorum bonitas et