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NOTES 379 ait dû, comme il l`avait fait jadis, désigner sous le voile transparent de Gironde, cette nouvelle tendresse tant qu`il ne lui fut pas permis- de l`exprimer plus clairement? je croirais volontiers, pour ma part, que la Gironde du poète fut Marguerite de Carle, comme sa Dordogne avait été une première et inconstante passion. P. 292, son. IX, v.6: La Vézère est un affluent de la Dordogne. V. I4 : La belle Hélène, si célèbre par ses amours volages, était en effet la fille de Jupiter et de Léda, et la sœur des Dioscures Castor et Pollux dont l'amitié a été si vantée par les poètes. P. 29;, son.X: Encore un sonnet que M. Fcugère n'a pas compris, non plus que M. Le Clerc. Le sens est: « Ma Dordogne (il s’adresse ici à la rivière, et non à sa maîtresse), tu es humble et timide, et tu n‘oses pas te montrer. Mais vois la Sorgue: quel renom n`a-t-elle pas acquis par Pétrarque qui chanta Laure à Vaucluse? Vois le Loir: Ronsard (de Ven- dome) lui donne la célébrité que Virgile (de Mantoue) a value au Mincio. Et Du Bellay (d’Angers), vois quelle gloire il a donnée à la Loire. Va! laisse faire, et La Boétie (de Sarlat) te rendra plus célèbre que ne le sont les grands fleuves et Rhone et Garonne. » Arne est l‘Arno, le fleuve de Florence — et Olivier est mis ici par allusion à Du Bellay qui avait célébré sa dame sous le nom d`Olive. L'olivier d’Arne enté au bord de Loire, c`est _ la bouture florentine, le sonnet, grelïée par Du Bellay en terre française. ` Voyez ma note sur P. de Brach, t. II, p. 210. (R. D.) V. 14: PÉTRARQUE (son. l37)! Chi pad dir com ’¢gIi ardc, Ã inpirciol fuoca, _ vers cité par Montaigne dans les Essais (I, 2). —Voir mes notes sur P. de Brach, t. I, p. 2I2·2l3. (R. D.) P. 294, son. XII, v. x : Nous citons ce quatrain d‘après l‘édition origi- nale des Essais, que nous reproduisons ici. Dans les éditions suivantes, ces vers sont légèrement modifiés: Quoyl qu’e:l-ee? ô vens! 6 uuu! 6 Forage! A paint nommé, quand d’eIIe m'apro¢hant, Les bois, les monts, Ie: baixm voi: tranchant, Sur moy d’aguext vous poum; votre rage. V. gz C`est-à-dire: «]e vais franchissant les bois, les montagnes, les vallées. » Baisse ou besse, d`après B. des Périers, « c`est en plusieurs lieux de France un lieu bas et une vallée » (Discours, ch. 17). V.4: D`aguest, dc parti pris, de propos délibéré. Montaigne: «Il la (l‘ame) faut tendre et roidir d‘aguet. » (Essais, l. II, ch. 1 1.) P. 295, son. XII, v. ri : Ce sonnet est rempli de réminiscences de l‘An- thologie grecque. Il me sufiira de rappeler la 64° et la 168° épigr. du liv. V de la Palaline. (R. D.) P. 296, son. XIV, v. 7: Que tard j’entendisse, c’cst-à-dire que je ne _COI'¤pI'ISSC que tard. Cf. son. XV, v. g. (R. D.) P. 296, son. XV, v. g : Qui n’enlend rien qu’il oye, M. Feugère explique qu’il oye par: «qu'il comprenne »; c`est l'inverse qui est vrai; cela veut dire : aqui ne comprend rien de ce qu‘il entend ». Entendre s’employait surtout au sens moral (voyez le vers 7 du sonnet précédent); ouir s'em· ployait surtout au sens physique. (R. D.)