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Morwigneur de IlONTAIGNEf0îz;;:îZ îoucemmzt quelques parlicularile: en la maladie E} 7713;; licT;llla1lÃl;îe1zr de la BOÉTIE. ( VANT à fes dernieres paroles, fans doubte ii

 _ homme en doit rendre bon conte, c’e1t moy, tant

«  ~ par ce que du long de fa maladie il parloit aulïi "*?· volontiers à moy qu’à nul autre, que aufü pource 5 que pour la iinguliere & fraternelle amitié que nous nous eitions entreportez, i’au0is trefcertaine cognoiffance des intentions, iugements & volontez qu’il auoit eus durant fa vie, autant fans doute qu’homme peut auoir d’vn autre. Et par ce que ie les fçauois eftre hautes, vertueufes, pleines de IO trefcertaine refolution, & quand tout elt dit, admirables, ie ' preuoyois bien que ii la maladie luy laiffoit le moyen de fe pouuoir exprimer, qu’il ne luy efchapperoit rien en vne telle _ neceilîté qui ne fuit grand & plein de bon exemple: ainü ie m’en prenois le plus garde que ie pouuois. Il ell vray, 15 Monfeigneur, comme i’ai la memoire fort courte, & debau- chée encore par le trouble que mon efprit auoit à fouffrir d’vne ii lourde perte, & ii importante, qu’il eft impollible que ie n’aye oublié beaucoup de chofes que ie voudrois eftre fceuës. Mais celles defquelles il m’eft fouuenu, ie les vous zo manderay le plus au vray qu’il me fera pofiible. Car pour le reprefenter ainii tierement arrefté en fa braue démarche, pour vous faire voir ce courage inuincible dans vn corps