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504 · ESTIENNE DE LA Boiârm XXVI Puis qu’ainii font mes dures deitinees, I’en faouleray, ii ie puis, mon foucy, Si i’ay du mal, elle le veut auiïi : Paccompliray mes peines ordonnees. Nymphes des bois, qui auez, eftonnees, 5 De mes douleurs, ie croy, quelque mercy, Qu’en penfez-vous? Puis-ie durer ainfi, Si ài mes maux trefues ne font donnees? ` Or ii quelqu’vne à m’efcouter fvencline, Oyés, pour Dieu, ce qu’orez ie deuine : ro Le iour eft prez que mes forces ià vaines Ne pourront plus fournir à mon tourment; C’eit mon efpoir; fi ie meurs en aimant, A donc, ie croy, failliray ie à mes peines. XXVII Lors que laffe eit de me laiïer ma peine, Amour, d’vn bien mon mal refrechiffant, Flate au cœur mort ma plaie languiffant, Nourrit mon mal & luy faiét prendre alaine. Lors ie conçoy quelque efperance vaine; 5 Mais aulïi toit, ce dur tiran, fiil fent