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SONNETS 293 Touiîours Hotant mal feure en fon cours inconftant : Voy tu comme, à leur gre, les vans fe iouent d’elle? Et ne te repent point, pour droiét de ton aifnage, 10 D’auoir defià choifi la conltance en partaige. Mefme race porta l’amitié fouueraine Des bons iumeaux, defquelz l’vn à l’autre defpart . Du ciel &. de 1’enfer la moitié de fa part, Et l’amour diffamé de la trop belle Heleine. X Ie voy bien, ma Dourdouigne, encor humble tu vas 1 De te monltrer Gafconne, en France, tu as honte. Si du ruiffeau de Sorgue on fait ores grand conte, Si a il bien efté quelquefois aufïi bas. 5 Voys tu le petit Loir comme il hafte le pas? . Comme deiià parmy les plus grands il fe conte? Comme il marche hautain d’vne courfe plus prompte Tout à coité du Mince, & il ne Pen plaint pas? g Vn feul oliuier d’Arne, enté au bord de Loire, IO Le faict courir plus braue & luy donne fa gloire. Lailïe, laiiïe moy faire; & vn iour, ma Dourdouigne, Si ie deuine bien, on te cognoiitra mieux : Et Garonne, & le Rhone, & ces autres grands Dieux, En auront quelque enuie, &, poiïible, vergoignej ·