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VERS FRANço1s 283 Et ie fçay qu’à la voir i’ai gaigné mes ennuis : ` Mais deuffe-ie auoir pis, de la voir ie delire. ` Quelque braue guerrier, hors du combat furpris IO D’vn mofquet, a defpit que de pres il n’aift pris Vn plus honefte coup d’vne lance cogneue : t Et moy, fachant combien i’ay par tout enduré, D’auoir mal pres & loing ie fuis bien aifeuré; Mais quoy! ûil faut mourir, ie veux voir quime tue. XXIV Ce iour`d’huy du Soleil la chaleur alteree ' A iauny le long poil de la belle Ceres : · Ores il fe retire; &. nous gaignons le frais, Ma Marguerite & moy, de la douce feree; 5 Nous traçons dans les bois quelque voye efgaree : Amour marche deuant, & nous marchons apres. Si le vert ne nous plaift des efpelïes forefts, Nous defcendons pour voir la couleur de la pree; Nous viuons francs d’efmoy, & n’auons point foucy no Des Roys, ny de la cour, ny des villes auiïî. O Medoc, mon païs folitaire & fauuage, Il n’eft point de païs plus plaifant à mes yeux : · Tu es au bout du monde, & ie t’en aime mieux; Nous fçauons apres tous les malheurs de noitre aage.