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vmzs 1=RANço1s 277 Et fa guaye façon; & voir en vn inftant De çà de là fortir mille graces ie penfe. V l’en dis le grammercis à ma viue amitié, xo De quoy i’y voy ii cler; & du peuple ay pitié : De mil vertus qu’il voit en vn corps ordonnees, La dixme il n’en voit pas, & les laiffe pour moy : Certes i’en ay pitié; mais puis apres ie voy Qu’onc ne furent à tous toutes graces donnees. , XV Tu m’as rendu la veuë, Amour, ie le confeiïe. De grace que c’eftoit à peine ie fçauoy; Et or toute la grace en vn monceau ie voy _ De toutes parts luifant en ma grande maiitreffe. 5 Or de voir & reuoir ce threfor ie ne cefïe, Comme vn maiïon qui a quelque riche paroy Creufé d’vn pic heureux, qui recele foubs foy Des auares ayeux la fecrette richeffe. Or i’ay de tout le bien la cognoiffance entiere, IO Honteux de voir ii tard la plaifante lumiere : Mais que gagne ie, Amour, que ma veuë eft plus claire, Que tu m’ouures les yeux & m’aHines les fens? ‘ Et plus ie voy de bien, & plus de maulx ie fens : ` Car le feu qui me brufle eft celuy qui m’efclaire.