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A MADAMOISELLE D E M O N TA I G N E MA FEMME. §`;"2_¥;§A "i femme, vous entendez bien que ce n’eji pas le /» “ tour d’vn galand homme, aux reigles de ce

 ’· temps icy, de vous courtifer ë>= carejer encore.

si V bv _•· Car ils difent qu’vn habil-homme peut bien prendre femme; mais que de l’efpou/er c’ejt à faire ai vn _/`ot. Laiübns les dire; ie me tiens de ma part à la jmple façon du vieil aage: auji en porte ie tantojt le poil. Et de vray la nouuelleté coufte _/i cher iiq`qu’à ce_/te heure à ce pauure eftat (Gr ji ie ne fçay _/i nous en fommes à la derniere enchere), qu’en tout ôr par tout i’en quitte le party. Viuons, ma femme, vous Sr moy, à la vieille Fran- çoife. Or, il vous peult fouuenir comme feu Monjeur de La Boetie, ce mien cher frere Gr compaignon inuiolable, me donna, mourant, fes papiers ê—· fes livres, qui m’ont e_/té depuis le plus fauory meuble des miens. Ie ne veulx pas chichement en vfer moy feul, ny ne merite qu’ils ne feruent qu’à moy. A cefte caufe, il m’a pris enuie d’en faire part ii mes amis; Er, par ce que ie n’en ay, ce croy-ie, nul plus priué que vous, ie vous enuoye la Lettre confolatoire de Plutarque à fa femme, traduite par lui en François : · bien marry de quoy la fortune vous a rendu ce prefent ji propre, ër que, n’ayant enfant qu’vne fille longuement attendue, au bout de quatre ans de no_/tre mariage, il a falu que vous l’ayez perdue dans le deuxiefme an de fa vie. 24