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LA MESNAGERIE DE xEN©PHoN 157 bauche SL fans relafche, c’eit luy fans doubte qui fait le grand coup pour mettre les biens à la maifon, 8L qui la comble d’ab0ndance. Mais, ô Socrates, quand 35 le maiûtre furuient à la befongne, en la puiiliance duquel il eit de donner aux lafches trauailleurs plus ` grand peine, SL aux courageux plus de recompenfe, ii lors à fa veuë les manouuriers ne donnent à cognoiitre à veuë d’œil qu’il eft venu, certes ie ne 40 feray pas cas d’vn tel mailtre; mais de celuy là, qui, _ auiïi toit que fes gents l’auront veu, ils iïefmouueront, & vne ardeur fe boute dans le cœur de chafcun des iournaliers, 8L voir querelle de gloire parmy tous pour trauailler à l’enuy, à qui mieux mieux, 8L vne 45 ambition à chafcun en fon endroit tres bonne 8L pro- fitable: celuy là diray ie hardiment, qu’il a quelque chofe de naturel royal. Et voilà ce qui eit à mon aduis «c0mm.·m¢ le plus important en toutes factions ou l’on Paduance par le moyen des hommes, & par ainii, au fait aufû ,,È,eÃÉf,£‘}g 50 de Pagriculture. Mais aiïeure toy que ce que ie te '”°â',îQ‘reg“ viens de dire ne ûapprent point ny pour l’auoir veu "°"‘“»· faire, ny pour l’au0ir ouy dire vne fois; maisie te dis que qui le veut fçauoir faire, il a befoing de Py Dequoya nourrir 8L adreiïer, 8L encore que de fa nature il foit bîtziigvîîiuy 55 bien nay, 8L, ce qui cit le plus fort encore, qu’il aye É‘:;‘§;'dj‘;î"' ie ne fçais quoy de diuin : car ie ne peus bonnement croire que ce bien ii grand puiffe entierement eltre propre de l’homme, mais vrayement de Dieu, de commander aux perfonnes de telle forte qu’il fe 60 cognoiffe clairement que c’elt de leur gré. C’eft luy qui efpargne ce bien 8L le referue pour ceux qui ont vrayement voué 8L fait la profefïion d’vne vie pure