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LA MESNAGERIE DE XENoPHoN 143 qu’il fera poffible? Ouy certes, dis—ie, ie ferreray le net à part, à fm qu’apres en efuentant le refte, la bale paffe par deffus, SL aille au lieu du fol qui 35 eft vuide, 8L qu’i1 ne me faille retourner deux fois à . vanner mefme blé. Pour vray, ô Socrates, quant à faire que le blé foit promptement net, tu en fçais affez pour Penfeigner à quiconque le voudroit appren— dre. A ce compte, dis-ie,`i’ignorois que i’en fceuiïe 40 tant moy mefme, & fi ie le fçauois fort long temps y a; & pour vray ie penfe en moy mefme ii, poflible, ie fçaurois point fondre l’o1· & iouër des fluftes, & pein- dre, &. qu’encor ie ne m’en fufïe pas prins garde. Il eft vray que perfonne ne m’y a iamais enfeigné; mais 45 il n’a pas perfonne, non plus, à cultiuer la terre. Or Voy moy les hommes trauaillants aux autres meftiers tout de mefme qu’en Pagriculture. Et ne t’ay ie pas dit`, long temps y a, dit Ifchomache, que Pagriculture eftoit le plus noble meftier du monde, pour cela · 5o encore qu’il eft plus facile à apprendre que tout autre? Or bien, dis-ie, ô Ifchomache, i’entens à cefte heure; &. de vray, voylà comment ie n’auois iamais plus fceu que ie fçauoisgfemer. Mais le plant des Le1>!¤wt des arbres eft ce aufïi du faiét de Pagriculture? Ouy ’“}ȧâ‘d‘Ó 55 vrayment, dit lfchomache. Et comment doncques fe lagmulmm fait cela que ie fçache femer, & que ie n’entende rien à planter? Que tu ne l’entens pas, dit-il? Et comment h le fçaurois ie, dis-ie, qui n’entend ny en quelle terre il faut planter, ny de quelle profondeur, ny dé quelle 6o largeur, ny de quelle grandeur les fauuageons doîuent eftre, ny en quelle forte il les faut mettre en terre, à ` lin qu’ils prennent & iettent mieux? Et vien ça donc,