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142 Es'1·1ENNE DE LA BoÉ·1‘1E · Ch;1i—lî4· Or doncques, dy moy pour voir, fait il, fçais tu maniere de point cela, que toutes beftes de voiture battent le battreë , . . . ·va1merlz ble? Ouy dea, dis-1e. Et fçais tu pas qu’on appelle Mé` beftes de voiture les bœufs, les afnes, les cheuaux, _ tous d’vne forte? & en fçais tu d’autres, à ton aduis, S qui peuffent rompre le blé aux pieds, qui les tou- cheroit? Nulles autres, dis-ie, Mais, dis-ie, comment le batteront ils ainü qu’i1 faut? & comment fe pourra efgaler la batterie du blé au fol? par quel moyeu cela, ô Socrates? Par le moyen, dis-ie, de ceux qui IO gouuernent le fol: car tirant les gerbes, &. mettant toufiours foubs les pieds des iuments ce qui n’eft pas rompu, ilsiferont aller tout d’vn train aullî bien ce qui va deffous que 1’autre, & fi aduanceront plus ainii. Donc, dit-il lors, il n’en eft rien à dire, ô IS Socrates, qu’en ceci tu n’en fçaches autant que moy. Apres cela, dis-ie, ô Ifchomache, ne nettoyons nous « [3<?};1]1x;=11¢ pas le blé en le vannant? Dy moy, ô Socrates, dit-il, ·va«m ». fçais tu pas bien que fi tu commences à vanner deuers le bout qui eft contre le vent, toute la bale tien volera zo par tout le fol? Il n’y a point de faute, dis-ie. Et par ce moyen, dit-il, tomberoit elle pas fur le blé? Ouy, dis-ie, car elle auroit bien aiïaire de paffer par deffus tout le monceau de blé, & aller en la place du fol qui eft vuide. Et ti on commence, dit-il, à vanner au 25 deffous du vent? Il eft aifé à voir, dis-ie, que la bale fera à fon monceau à part. Mais, dit-il, apres que tu auras bien efuenté le blé iufques au milieu de Paire, le laiiïeras tu ainiî efpars, & efuenteras foudain le demeurant? ou fi tu amafïeras le blé en vn monceau, 30 & le ferreras à part pour tenir le moins de place