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140 ESTIENNE DE LA BoÉTIE femence iufqu’au bout, & l’acheue de nourrir, il fera tefrêïgîiiîlg fort mal aifé, fi la terre elt foible, qu’elle porte à la fm [güîeiiguéw grand fruiét, auiïi bien qu’à vne truye foible de bien Mldlvs nourrir beaucoup de cochons, mefmes quand ils font qu’elle ej} _ ` _ _ _· [fo]1-tchargee grandelets. Tu veux dire, ô Ifchomache, dis-1e, qu’1l 5 _/èmEz(îiIîg»_ faut charger les terres legeres de moins de grain. Ouy pour vray, dit-il, ô Socrates, & toy mefme, puis que tu dis qu’il faut, à ton aduis, à tout ce qui ell: plus bg/Qbzêlîlgizg foible 'donner à porter moindre charge. Mais pour- `fqrçlzyg quoy, ô Ifchomache, mettez vous le farceau (ou IO farcloir) dans le blé? Tu fçais bien, dit-il, que l’hyuer il vient aux terres des grandes eaux. Et pourquoy non, dis-ie? Pofons le cas, dit-il, que le limon, qui vient parmy, cache vne partie des grains, & que la I rauine de l’eau defcouure ailleurs des racines, & IS fouuent par les eaux, auec le blé fort force autre

 herbage, qui feroit pour Peftoulïer fans doubte. ll eft

onjarîc/¢]>>. bien vrayfemblable, dis-ie, que tout cela fe fait ainfi. Lors doncques te femble il, dit-il, que le blé aye befoing de quelque fecours?©uy à bon `efcient, dis-ie. zo Donc à celuy qui eft enlimonné, qu’y faut il faire, à ton aduis, pour luy aider? Souleuer la terre, dis-ie, & la defcharger.·Et à celuy qui monftre les racines nues? Luy ramaifer la terre defïus, dis-ie. Et fi l’herbe fortant meflee auec le germe, Peftoufïe, & rauit la 25 Exgmplg nourriture qui fait befoing pour le blé, comme les dzlîîîîgîfzs bourdons inutiles au bornal pillent fur les abeilles, l";”;’n’j§f"" ce qu’elles, pour viure, auec leur grand’peine ont mis dedans? Certes, dis-ie, il faudroit coupper les viures & la nourriture à ces herbes, aufïi bien comme il faut 30 chaffer les bourdons hors du bornal. Donc, dit-il, te